Actualités – Les électeurs ont rendez-vous avec les urnes ce dimanche 20 juin pour le premier tour des élections régionales, et dimanche 27 juin pour le second tour. D’après l’Ifop, 85 % des personnes interrogées assurent qu’elles voteront en fonction des enjeux régionaux ou locaux, et seulement 15 % se prononceront en fonction d’enjeux nationaux. Quel champ d’action pour les régions ? Est-ce un indicateur pour les présidentielles ? Quel sera le taux d’abstention cette année, qui ne cesse d’augmenter à chaque élection régionale ? Caractères vous explique tout.
Retrouvez notre vidéo à la fin de l’article.
Historique
Les élections régionales auront lieu les 20 et 27 juin prochain. Elles sont organisées tous les six ans et permettent d’élire les conseillers régionaux ainsi que leur président. Depuis 1986, elles ont lieu au suffrage universel, et depuis 2004, elles s’organisent selon un scrutin de liste proportionnel avec prime majoritaire à deux tours. Les conseillers régionaux composent l’assemblée délibérante de la région. Ce sont eux qui règlent les affaires de la région. On en compte 1757 en France.
Comment ça marche ?
Mais alors, qui décide de quoi ? Depuis la loi NOTRe de 2015, qui signifie “nouvelle organisation territoriale de la République”, les 18 régions françaises disposent de différentes compétences dites “exclusives”.
Parmi elles, le développement économique de la région, la gestion des lycées, des transports, de l’aménagement du territoire, des fonds européens ou encore de la gestion de la formation professionnelle. Le conseil régional dispose également de compétences partagées avec les collectivités, comme la gestion de la culture, du tourisme ou encore du sport.
Un indicateur pour la présidentielle 2022 ?
Les élections régionales représentent souvent un tremplin important pour les partis. Plus un parti remporte de régions, mieux il sera placé dans la course aux présidentielles de 2022.
Le Rassemblement national, le parti de Marine Le Pen, a notamment cette idée en tête : se servir de l’échelon local comme marchepied vers l’Elysée. Les candidats investis font déjà campagne sur des thèmes nationaux, comme la sécurité, alors que ce n’est pas une compétence régionale. Un moyen de rallier des électeurs à leur cause, avec un slogan évocateur “Une région qui vous protège”. Mais alors que le RN redouble d’effort, il semblerait qu’il ne réussisse à obtenir qu’une seule région, et encore… Si cela arrive, ce serait d’ailleurs une première pour le parti de Marine Le Pen.
De son côté, la République en Marche, qui est très récente et n’existait pas aux dernières régionales, n’a pas non plus de région. En vue de la présidentielle, elle espère également en remporter au moins une cette année. Cette élection pourrait-être un bon indicateur pour prendre la tête du match annoncée dans les sondages entre Le Pen et Macron.
Un taux d’abstention record ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les régionales n’ont pas la cote. Alors que le premier tour se déroulera dimanche, plusieurs sondages évoquent déjà un taux d’abstention record. Un phénomène structurel, en particulier chez les jeunes, qui dépasse largement la crise sanitaire, selon le directeur général adjoint de l’Ifop, Frédéric Dabi.
En 1992, on comptait 31,4% d’abstention, contre 54% en 2010, avant de se stabiliser à 50,1% en 2015. Cette année-là, le scrutin avait connu une évolution des participations, dûe aux attentats qui avaient endeuillé la France.
Une météo plus que favorable, une liberté retrouvée, et un Euro de football qui débute, peuvent également être les causes d’une probable abstention cette année, d’après le responsable de l’Ifop. Et vous, est-ce que vous comptez aller voter ce dimanche ?